LES URGENCES PSYCHIATRIQUES CENTREES SUR L’AGITATION ET LE RISQUE SUICIDAIRE

LES URGENCES PSYCHIATRIQUES                                          CENTREES SUR L’AGITATION ET LE RISQUE SUICIDAIRE

Se poser, évaluer, décider

 

Docteur François DUCROCQ

 

Suicide, comportements suicidaires et prévention du risque suicidaire

 

La France est un des pays développés les plus touchés par le suicide, le nombre de décès par suicide ayant atteint 10.707 en 2005. Confinant légitimement à une véritable problématique de santé publique, le taux des suicides semble néanmoins évoluer dans le sens d’une diminution, en passant de 22,5 à 17,7 pour 100.000 habitants entre 1985 et 2005, comme l’attestent les données du Centre d’Epidémiologie sur les causes médicales de décès de l’INSERM (1). En proportion, le suicide est une cause de mortalité plus importante chez les sujets jeunes que chez les sujets âgés ; elle explique 15 à 20% des décès vers l’âge de 30 ans. Cependant, entre un quart et un tiers des suicidés ont plus de 65 ans.

L’évaluation du nombre des tentatives de suicide (TS) en France est plus difficile, estimé entre 160.000 et 200.000 par an, soit 15 fois plus de TS que de décès par suicide. Rapporté au temps qui passe, c’est une TS toutes les 4 minutes ! On estime également que 70% des TS sont des intoxications volontaires, le plus souvent médicamenteuses ; les produits les plus utilisés seraient les psychotropes, les antalgiques et anti-inflammatoires, puis les cardiotropes.

L’étude américaine de la National Comorbidity Survey portant sur 9.708 sujets anglophones de 18 à 54 ans propose des données de prévalence sur les 12 mois écoulés concernant l’idéation suicidaire, le risque suicidaire élevé et les tentatives de suicide (2). Initialement menée sur la période 1990 – 1992, elle fut répliquée sur la période 2001 – 2003, mais aucune évolution de prévalence n’était relevée pour idéation suicidaire (2,8% vs 3,3%), risque suicidaire élevé (0,7% vs 1%) et tentatives de suicide (0,4 vs 0,6%). En additionnant les niveaux de risque, ce travail montrait que le risque suicidaire concernait 4,3% de la population américaine en 2005.

L’étude ESEMeD portant sur 21.425 sujets de six pays européens (France, Allemagne, Italie, Espagne, Belgique, Pays Bas) fut menée selon la même méthodologie que la NCS-R sur la même période 2001 – 2003, chez des sujets de plus de 18 ans non institutionnalisés (3). La prévalence vie entière pour l’idéation suicidaire était de 7,8% et pour les tentatives de suicide de 1,3% pour l’échantillon global, mais respectivement de 12,4% et de 3,37% pour le sous-échantillon français.

Dans ces deux cohortes, les chiffres sur 12 mois (risque suicidaire et TS) sont très proches des prévalences que nous constations dans l’étude SMPG (Santé Mentale en Population Générale), un échantillon français du Centre Collaborateur de l’OMS portant sur 30.000 personnes (4). Les 0,6% de sujets américains déclarant une TS dans les 12 mois écoulés sont à rapprocher des 0,7% de français déclarant une TS dans le mois écoulé. En revanche, une TS sur la vie entière est retrouvée chez 3,5% des français dans l’étude européenne ESEMeD et retrouvée double à 7,8% dans SMPG ; il est probable que la notion de TS était plus large dans l’étude SMPG et qu’il faille plutôt la rapprocher des 7,8% de sujets déclarant des idéations suicidaires sur la vie entière dans ESEMeD.

La littérature fournit finalement des chiffres de risque suicidaire avéré très homogènes à travers le monde, autour de 4%, ce qui signe un phénomène plutôt bien cerné sur le plan épidémiologique.

Un sujet survivant à une tentative de suicide (TS) appartient de fait à un groupe à risque pour les conduites suicidaires (40% de récidive sur la vie entière dont 20 à 25% sur les 12 mois suivant le geste initial). Prévenir le risque de suicide en général est donc efficace sur la prévention de la récidive.

Il semble très important dans un premier temps de prendre en charge une pathologie somatique ou psychiatrique ayant participée au contexte suicidaire initial : soigner une dépression, traiter un trouble bipolaire de l’humeur par un thymorégulateur, prendre en charge un trouble borderline de la personnalité, etc…

 

 

Bon nombre de facteurs de risque suicidaires ont ainsi été décrits. Certains sont dits « primaires », comme le fait d’être déprimé, de souffrir d’une douleur chronique non prise en charge, et agir sur ces facteurs produit des effets rapides sur le contexte suicidaire ; d’autres sont dits « secondaires », comme le fait de traverser une crise conjugale tendue, de connaître des difficultés professionnelles inquiétantes, et l’amélioration de ces facteurs (forcément à plus long terme) produira des effets bénéfiques ; enfin, les derniers sont dits « tertiaires », comme le fait d’être une femme, d’avoir moins de 19 ans ou plus de 45 ans, et il est impossible d’influer sur ces facteurs. En fait, malheureusement, le facteur clé est l’antécédent de geste antérieur ; ce point des antécédents de TS intervient pour 40% de la variance du phénomène. Ainsi, on peut raisonnablement formuler que prévention de la récidive suicidaire se confond bien souvent avec prévention du suicide. Dans cette légitime logique de prévention, le premier point est celui du type d’intervention à proposer. Face à une population dite « clinique » (population de sujets présentant une pathologie donnée comme des sujets déprimés ou présentant une alcoolo-dépendance, souffrant de schizophrénie ou d’une pathologie chronique douloureuse), soigner la pathologie ayant participé au contexte suicidaire initial est la meilleure réponse à apporter au risque de récidive. L’hospitalisation du suicidant au décours du geste est alors la stratégie à suivre et à défendre ; hospitalisation d’une durée plus ou moins longue, le plus souvent en milieu spécialisé en Psychiatrie, au sein du service public hospitalier ou PSPH, ou bien au sein d’un établissement privé en fonction des réseaux locaux.

 

Quelques essais ont été proposés dans le but spécifique de réduire ce taux de récidive suicidaire. Certains dispositifs très interventionnistes se révèlent coûteux et difficile à généraliser (interventions à domicile, psychothérapies brèves intensives menées à partir des Urgences…). De façon parallèle, des dispositifs de « rester en lien », qui veillent à ne pas envahir la vie du suicidant, qui n’ont pas pour objectif de se substituer à un traitement, mais tentent de proposer des recours en cas de crise, ont tendance à se développer actuellement sur l’ensemble du territoire.

Conférence de Consensus : « L’agitation en urgence (petit enfant excepté) »

www.sfmu.org/documents/consensus/cc_​agitation-court.pdf

Définition

L’agitation se définit comme une perturbation du comportement moteur, psychique et relationnel. Elle suscite une réaction d’intolérance de l’entourage et du milieu.

 

Epidémiologie

La prévalence avoisine 1 % des passages. Les étiologies, parfois intriquées, sont psychiatriques (62 %), organiques (25 %), toxiques (25 %).

— Formes d’agitation incontrôlable :

L’agitation incontrôlable, avec violences : le contact, l’entretien, l’examen clinique ne sont pas réalisables ;

L’agitation avec signes de passage à l’acte violent imminent : le retard à la prise en charge majore le risque de violence. Les antécédents de comportement violent seront systématiquement recherchés.

— Formes d’agitation contrôlable : elles permettent un entretien, le recueil de l’anamnèse et un examen somatique.

Chez le grand enfant, l’adolescent

Elles expriment souvent une crise familiale ou sociale. La demande vient exceptionnellement de l’adolescent lui-même.

Chez la personne âgée

Elles sont agressives ou non, d’expression verbale et/ou physique.

Chez l’adolescent et l’adulte

L’alcool représente la première cause d’agitation où les manifestations hallucinatoires ou délirantes peuvent être au premier plan. L’abus de stupéfiants, de médicaments et les sevrages sont souvent en cause, de façon isolée ou associés entre eux.

Chez la personne âgée

Une iatrogénie doit toujours être recherchée.

Chez l’adulte

L’accès maniaque : l’agitation est intense avec euphorie, désinhibition, idées de grandeur, logorrhée, familiarité ; des états mixtes existent.

La bouffée délirante aiguë se caractérise par des hallucinations, une labilité de l’humeur, une instabilité comportementale. Elle peut être d’origine toxique.

La schizophrénie associe un syndrome dissociatif, délirant et déficitaire. Le contact est froid, des conduites imprévisibles existent.

Les délires chroniques paranoïaques associent des idées délirantes persistantes. Un persécuteur désigné doit être recherché.

Les personnalités anti-sociales et les états limites ne tolèrent ni l’attente, ni la frustration.

L’attaque de panique se caractérise par une crise d’angoisse brutale.

La crise de nerf ou agitation hystérique se manifeste par des états d’agitation ou de colère démonstratifs.

Chez l’adolescent

Il s’agit d’épisodes psychotiques aigus, d’états maniaques souvent associés à une prise de toxiques.

Chez le sujet âgé

Les syndromes confusionnels, les états délirants, les syndromes démentiels, les situations de catastrophe et anxiogènes seront recherchés.

 

Quelles sont les explorations à réaliser en urgence ?

Une glycémie capillaire et une saturation artérielle en oxygène (SpO2) sont systématiques.

Les patients présentant une affection psychiatrique connue avec une anamnèse et un examen clinique (intégrant la glycémie capillaire et la SpO2) normal et documenté (sur le dossier du patient) ne nécessitent aucun autre examen paraclinique. Ces patients peuvent être confiés au psychiatre.

Tout autre patient est suspect d’une pathologie organique ou toxique. Aucune stratégie de prescription n’est validée à ce jour. L’âge, l’anamnèse, et la clinique orienteront les examens complémentaires.

Causes organiques fréquentes

Hypoxie, hypercapnie Méningite, méningo-encéphalite

Etats de choc Accidents vasculaires cérébraux

Hypoglycémie Masses intra crâniennes

Troubles électrolytiques Globe vésical, fécalome

Epilepsie Hyperthermie

Hémorragie méningée Traumatisme méconnu

Douleur

 

Quel traitement doit être mis en œuvre immédiatement dans l’agitation en urgence ? quelle doit être l’approche relationnelle du traitement ?

 

Elle doit permettre de prévenir l’escalade vers la violence et le passage à l’acte auto- ou hétéro-agressif. Elle est constante tout au long de la prise en charge du patient.

Au tri, la prise en charge du patient agité est une urgence absolue ; elle implique une équipe pluridisciplinaire qui nécessite une formation sur le terrain conformément à la Circulaire du 15 décembre 2000 relative à la prévention et à l’encadrement des situations de violence.

 

Quel traitement médicamenteux doit être entrepris ?

 

Il doit permettre un examen clinique, la diminution de l’agitation et la limitation de la durée de la contention physique. La sédation pharmacologique du patient agité représente un risque lié à l’incertitude diagnostique. Ceci rend le risque iatrogène important lors de l’administration d’un médicament sédatif. Il est souhaitable d’utiliser un nombre restreint de molécules que l’on maîtrise bien, en évitant des associations complexes et en privilégiant la voie orale.

 

Quelles sont les indications des différentes thérapeutiques ?

 

La prise en charge relationnelle est une obligation médicale puisqu’elle désamorce dans un nombre important de cas l’agressivité, mais aussi médico-légale puisque l’utilisation d’une contention physique ou chimique ne peut se justifier qu’après échec de la prise en charge relationnelle.

Les mesures de contention s’adressent au patient dangereux pour lui-même ou son entourage, le temps d’obtenir une sédation médicamenteuse efficace.

Le traitement médicamenteux :

− aucune étude de niveau de preuve élevé ne permet la comparaison des molécules entre elles dans des situations cliniques autres que psychiatriques ;

− le traitement est étiologique quand il existe une cause somatique et un traitement curatif ;

− l’ivresse aiguë et le sevrage éthylique ont fait l’objet de conférences de consensus privilégiant l’utilisation des benzodiazépines ; dans l’intoxication aiguë à la cocaïne, la prescription de benzodiazépines est documentée ;

− quand l’agitation est d’origine psychiatrique ou survient chez le sujet âgé, l’utilisation de neuroleptiques atypiques est préférée.

 

Quel doit être le choix thérapeutique initial lorsque l’agitation empêche toute approche diagnostique ?

 

Devant une agitation dont l’étiologie psychiatrique ou somatique ne peut être précisée, la loxapine semble faire l’unanimité des professionnels médicaux en France pour l’adulte, associée à une benzodiazépine qui a l’avantage de diminuer les effets secondaires des neuroleptiques et la posologie respective des deux médicaments.

Lorsqu’il est impossible d’approcher le patient, les forces de l’ordre, en accord avec l’administrateur de garde, peuvent être sollicités par le médecin et le cadre infirmier sur la base d’un protocole élaboré entre l’établissement hospitalier et la police (recommandation de la Circulaire du 15 décembre 2000).

 

Comment le patient doit-il être surveillé et dans quelle structure doit-il être admis ou transféré ? Comment le patient doit-il être surveillé ?

 

Chez le patient dont l’agitation a été contrôlée, les modalités de surveillance comprennent la mise à l’écart au calme et une surveillance clinique rapprochée. La surveillance du patient agité intoxiqué consiste au minimum en une surveillance des signes vitaux. Le patient doit être dirigé vers un service de Réanimation s’il existe une atteinte des fonctions vitales. La surveillance du patient sous contention doit s’effectuer dans le respect de son intégrité physique etmorale. Le recours à la contention physique implique la création d’une fiche de surveillance spécifique (annexe I).

 

Dans quelles structures les soins initiaux doivent-ils être délivrés ?

 

Le service d’urgence hospitalier est la structure adaptée pour l’accueil du patient agité. L’admission directe en secteur psychiatrique reste l’exception et ne se conçoit que lorsqu’il existe la certitude que toute organicité est écartée. La structure de soins initiaux permet de réaliser un examen clinique et les examens biologiques et d’imagerie de première intention. Le service d’urgence doit être en mesure de fournir un espace calme où le patient agité violent peut être mis à l’écart. Cet espace doit avoir un accès ouvert, le personnel en nombre suffisant (5 personnes) devant se trouver à proximité. Ce type d’accueil doit faire l’objet d’un protocole préétabli (annexe II). L’accueil est organisé pour assurer la sécurité des personnels soignants et du patient. Le circuit du patient violent doit être défini à l’avance. Un coordonnateur est désigné. Tout doit être mis en oeuvre pour raccourcir le délai de prise de décision médicale. Un personnel de sécurité entraîné et des dispositifs techniques constituent les bases d’un service d’urgence sécurisé.

 

1.         CepiDC (Centre d’Epidémiologie sur les causes médicales de décès). http://www.cepidc.vesinet.inserm.fr. INSERM Le Vésinet.

2.         Kessler RC, Berglund P, Borges G, Nock M, Wang PS. Trends in suicide ideation, plans, gestures, and attempts in the United States, 1990-1992 to 2001-2003. Jama. 2005;293(20):2487-95.

3.         Bernal M, Haro JM, Bernert S, Brugha T, de Graaf R, Bruffaerts R, et al. Risk factors for suicidality in Europe: results from the ESEMED study. J Affect Disord. 2007;101(1-3):27-34.

4.         Chabaud F, Debarre J, Serazin C, Bouet R, Vaiva G, Roelandt JL. [Study of population profiles in relation to the level of suicide risk in France: Study "Mental health in the general population"]. Encephale. 2010;36(3 Suppl):33-8.

 

 

L’OBESITE CHEZ L’ENFANT : LA PREMIERE CONSULTATION

L’OBESITE CHEZ L’ENFANT : LA PREMIERE CONSULTATION

Comment et pourquoi impliquer l’enfant ?

 

Docteur Catherine WEMEAU

 

Cette première consultation est un temps crucial car elle permettra d’orienter la prise en charge de l’enfant obèse et de sa famille et de fixer les premiers objectifs qui devront être compris et acceptés.

La durée de cette consultation dédiée entièrement à ce problème peut nécessiter qu’elle se déroule en plusieurs temps.

 

  1. 1.     L’entretien  est  primordial lors de cette consultation, dialogue avec les parents pour les enfants les plus jeunes de moins de 4 ans, avec l’enfant et ses parents pour les enfants plus âgés et avec l’adolescent prioritairement.

 

Il sera précisé :

-       les antécédents familiaux d’obésité et de maladies métaboliques, les antécédents gestationnels (diabète , prise de poids maternel), néonataux (terme, poids/taille de naissance) et dans l’enfance

-       selon les parents et l’enfant : la date d’apparition de  la prise pondérale,  les facteurs qui auraient  pu la déterminer (évènement intra ou extra -familial, immobilisation, intervention chirurgicale….)

-        le vécu de l’obésité par l’enfant  et sa famille

-       les raisons et la motivation de l’enfant et de sa famille pour obtenir une réduction  pondérale, demande personnelle  de consultation  et de prise en charge ou intervention d’un soignant (infirmière, puéricultrice, médecin scolaire, spécialiste ou de PMI ….), connaissance des risques pour la santé

-       les tentatives précédentes de perte pondérale, les succès et les échecs

-       la composition familiale, la situation socio-professionnelle des parents

 

  1. 2.     L’examen clinique

 

-       recueil du poids, de la taille, analyse et explications à donner à l’enfant des courbes de croissance staturo-pondérale et d’IMC avec  repérage du rebond d’adiposité

-       examen général avec recherche de signes évocateurs de causes secondaires                   d’obésité (hypercorticisme, hypothyroïdie, retard de croissance ou de développement psycho-moteur associé…)

-       examen à la recherche de complications respiratoires, cardio-vasculaires (TA), métaboliques (acanthosis nigricans), orthopédiques, développement pubertaire

 

  1. 3.     L’enquête alimentaire

Elle peut être délicate car peut démasquer des situations de conflit entre l’enfant et ses  parents du fait de l’instauration de mesures restrictives. Elle doit être menée avec doigté en cherchant à ne pas culpabiliser l’enfant

-évaluation des habitudes alimentaires de l’enfant sur la plan qualitatif (préférences alimentaires) et quantitatif au moment des repas pris à l’école, à la maison, le week-end, durant les vacances

-évaluation du comportement alimentaire au moment des repas, et à distance, grignotages : quoi, quand et pourquoi ?

- évaluation des habitudes familiales et des connaissances nutritionnelles : équilibre de l’alimentation, consommation de fruits et de légumes, de boissons sucrées, modes de cuisson,                                                                      -        -organisation  familiale de la prise des repas

 

  1. 4.      L’évaluation de l’activité physique et de la sédentarité

           

  • Préciser les activités sportives scolaires et extra-scolaires, l’activité physique : marche, modes de transport, jeux de plein air

Evaluation  du temps dédié à ces activités, de leur  fréquence, du vécu  et des  difficultés rencontrées, de la raison d’un abandon éventuel d’activité ou des obstacles à la pratique

  • Préciser les activités de loisirs le mercredi, le week-end, durant les vacances, le temps journalier passé devant écran (TV, Jeu video Ordinateur…)
  • Préciser l’organisation du sommeil en période scolaire, durant les vacances (+++ adolescents)

 

 AU TERME DE CET EXAMEN

 

  1. 1.       Donner des explications simples, imagées  sur le mécanisme de survenue de la prise de poids (notion de balance énergétique, d’équilibre alimentaire), sur l’évolution de la courbe d’IMC et de ses conséquences

 

  1. 2.      Programmer des investigations complémentaires
  • de dépistage d’anomalie du métabolisme glucidique, lipidique

 

-       en période péri-pubertaire ou pubertaire  si antécédent  familial de maladie métabolique

-       en cas d’obésité sévère (IMC > 35) quelque soit l’âge

-       en cas de syndrome métabolique clinique

  • orientées par la clinique : explorations  hormonales, radiologiques, échographie, EFR …

 

  1. 3.       Elaborer des propositions  pour un projet thérapeutique individualisé qui doit s’inscrire dans la durée  avec des modifications progressives de la diététique, du comportement alimentaire, de l’activité physique

 

  • Sans objectif de poids idéal ou de réduction pondérale initiale
  • 2 ou 3 objectifs , à définir au terme de cette première consultation, objectifs qualitatifs  simples , facilement accessibles ,négociés et compris par l’enfant, en discutant et impliquant les parents pour faciliter leur mise en œuvre
  • Objectifs à réévaluer lors des prochaines consultations

Favoriser la motivation dans la durée par le renforcement de leur sentiment d’être capable, d’avoir confiance en eux, améliorer l’estime de soi avec le soutien et l’implication familiale indispensable.

 

L’OBESITE CHEZ L’ENFANT : LA PREMIERE CONSULTATION

L’OBESITE CHEZ L’ENFANT : LA PREMIERE CONSULTATION

Comment et pourquoi impliquer l’enfant ?

 

Docteur Catherine WEMEAU

 

Cette première consultation est un temps crucial car elle permettra d’orienter la prise en charge de l’enfant obèse et de sa famille et de fixer les premiers objectifs qui devront être compris et acceptés.

La durée de cette consultation dédiée entièrement à ce problème peut nécessiter qu’elle se déroule en plusieurs temps.

 

  1. 1.     L’entretien  est  primordial lors de cette consultation, dialogue avec les parents pour les enfants les plus jeunes de moins de 4 ans, avec l’enfant et ses parents pour les enfants plus âgés et avec l’adolescent prioritairement.

 

Il sera précisé :

-       les antécédents familiaux d’obésité et de maladies métaboliques, les antécédents gestationnels (diabète , prise de poids maternel), néonataux (terme, poids/taille de naissance) et dans l’enfance

-       selon les parents et l’enfant : la date d’apparition de  la prise pondérale,  les facteurs qui auraient  pu la déterminer (évènement intra ou extra -familial, immobilisation, intervention chirurgicale….)

-        le vécu de l’obésité par l’enfant  et sa famille

-       les raisons et la motivation de l’enfant et de sa famille pour obtenir une réduction  pondérale, demande personnelle  de consultation  et de prise en charge ou intervention d’un soignant (infirmière, puéricultrice, médecin scolaire, spécialiste ou de PMI ….), connaissance des risques pour la santé

-       les tentatives précédentes de perte pondérale, les succès et les échecs

-       la composition familiale, la situation socio-professionnelle des parents

 

  1. 2.     L’examen clinique

 

-       recueil du poids, de la taille, analyse et explications à donner à l’enfant des courbes de croissance staturo-pondérale et d’IMC avec  repérage du rebond d’adiposité

-       examen général avec recherche de signes évocateurs de causes secondaires                   d’obésité (hypercorticisme, hypothyroïdie, retard de croissance ou de développement psycho-moteur associé…)

-       examen à la recherche de complications respiratoires, cardio-vasculaires (TA), métaboliques (acanthosis nigricans), orthopédiques, développement pubertaire

 

  1. 3.     L’enquête alimentaire

Elle peut être délicate car peut démasquer des situations de conflit entre l’enfant et ses  parents du fait de l’instauration de mesures restrictives. Elle doit être menée avec doigté en cherchant à ne pas culpabiliser l’enfant

-évaluation des habitudes alimentaires de l’enfant sur la plan qualitatif (préférences alimentaires) et quantitatif au moment des repas pris à l’école, à la maison, le week-end, durant les vacances

-évaluation du comportement alimentaire au moment des repas, et à distance, grignotages : quoi, quand et pourquoi ?

- évaluation des habitudes familiales et des connaissances nutritionnelles : équilibre de l’alimentation, consommation de fruits et de légumes, de boissons sucrées, modes de cuisson,                                                                      -        -organisation  familiale de la prise des repas

 

  1. 4.      L’évaluation de l’activité physique et de la sédentarité

           

  • Préciser les activités sportives scolaires et extra-scolaires, l’activité physique : marche, modes de transport, jeux de plein air

Evaluation  du temps dédié à ces activités, de leur  fréquence, du vécu  et des  difficultés rencontrées, de la raison d’un abandon éventuel d’activité ou des obstacles à la pratique

  • Préciser les activités de loisirs le mercredi, le week-end, durant les vacances, le temps journalier passé devant écran (TV, Jeu video Ordinateur…)
  • Préciser l’organisation du sommeil en période scolaire, durant les vacances (+++ adolescents)

 

 AU TERME DE CET EXAMEN

 

  1. 1.       Donner des explications simples, imagées  sur le mécanisme de survenue de la prise de poids (notion de balance énergétique, d’équilibre alimentaire), sur l’évolution de la courbe d’IMC et de ses conséquences

 

  1. 2.      Programmer des investigations complémentaires
  • de dépistage d’anomalie du métabolisme glucidique, lipidique

 

-       en période péri-pubertaire ou pubertaire  si antécédent  familial de maladie métabolique

-       en cas d’obésité sévère (IMC > 35) quelque soit l’âge

-       en cas de syndrome métabolique clinique

  • orientées par la clinique : explorations  hormonales, radiologiques, échographie, EFR …

 

  1. 3.       Elaborer des propositions  pour un projet thérapeutique individualisé qui doit s’inscrire dans la durée  avec des modifications progressives de la diététique, du comportement alimentaire, de l’activité physique

 

  • Sans objectif de poids idéal ou de réduction pondérale initiale
  • 2 ou 3 objectifs , à définir au terme de cette première consultation, objectifs qualitatifs  simples , facilement accessibles ,négociés et compris par l’enfant, en discutant et impliquant les parents pour faciliter leur mise en œuvre
  • Objectifs à réévaluer lors des prochaines consultations

Favoriser la motivation dans la durée par le renforcement de leur sentiment d’être capable, d’avoir confiance en eux, améliorer l’estime de soi avec le soutien et l’implication familiale indispensable.

 

GESTES PRATIQUES EN DERMATOLOGIE

GESTES PRATIQUES EN DERMATOLOGIE

Ce qu’on peut enlever, ce qu’on peut brûler, ce qu’on peut dépister

Docteur Thierry WIART

 

La pratique des gestes techniques en dermatologie requière des moyens simples et une formation qui permettent de les mettre en œuvre après un diagnostic le plus souvent clinique et en gérant au mieux l’environnement et le risque cicatriciel.

INTRODUCTION:

  • Motif de consultation fréquent
  • Diagnostic clinique préalable (dépister carcinome ou mélanome)

AVANT L’INTERVENTION :

  • information du patient concernant le diagnostic et les possibilités de traitement avec avantages et inconvénients (douleur, suites opératoires). Lésion bénigne => c’est le patient qui décide sans suggestion.
  • ATCD du patient : anticoagulants ? PACE MAKER ? ATCD de malaise vagal ?
  • réalisation « sur le champ » si certitude d’absence de cicatrice (sauf botriomycome ?) ou programmation
  • meilleure gestion du temps (ne pas vouloir tout faire d’emblée)
  • possibilité d’une prémédication
  • temps d’information : mieux gérer les suites du geste et le risque cicatriciel
  • distinguer le geste de la consultation pour le plan médico-légal et pour la cotation (cumul impossible avec consultation)
  • anxiété doublée et potentialisée
  • demande des parents qui ne vont pas subir le geste eux-mêmes
  • ne pas tromper l’enfant sur la douleur
  • éviter la force ou la « violence médicalisée »: savoir renoncer au geste
  • présence des parents ou pas ?
  • L’enfant et le(s) parent(s) :
  • attention aux cicatrices
  • matériel réanimation
  • ne pas être seul… ?
  • si on en fait, en faire souvent…

ANESTHESIE :

  • locale de contact : cryofluorane, EMLA, chlohydrate de buprocaïne
  • locale (AL) intradermique ou sous-cutanée : XYLOCAÏNE (avec EMLA)
  • rarement (enfant): neuroleptanalgésie, anesthésie général

PREMEDICATION :

  • psychologique, verbale : info préalable, contact avant le geste
  • médicamenteuse : EMLA, sédatifs (ATARAX) si ATCD de malaise vagal, antalgiques
  • protoxyde d’N : CALINOX (efficace, temps d’utilisation, coût)

CURETAGE :

  • molluscum contagiosum
  • curette : pleines, fenêtrées, stérilisées, usage unique
  • sous EMLA voire AL, voire prémédication
  • attention aux cicatrices (visage)
  • éviter les zones sensibles (visage, paupières, zones génitales)
  • ne pas passer en force…

CRYOTHERAPIE :

  • Azote, récipient isotherme (Nord Azote) à nettoyer
  • Coton-tige, tige avec coton, canister ou cupule de prélèvement (usage unique)
  • Douleur + à +++
  • temps d’application : pas trop « fort »…
  • jours suivants (douleur, phlyctène, croute)
  • risque cicatriciel (dyschromie sur peau pigmentée, indice UV élevé, matrice unguéale)
  • molluscum, verrues : résultat inconstant
  • kératoses séborrhéiques, kératoses actiniques, lentigos actiniques, fibromes en pastille ou molluscum
  • cryochirurgie…

ELECTROCOAGULATION (ECT) :

  • principe : courant alternatif de haute fréquence ;
  • section ou coagulation
  • épilation (« douce ») ou normale « forcée »
  • monopolaire : plaque ou poignée contact neutre
  • bipolaire si pace maker (contrôle postopératoire)
  • pointes jetables ou autoclave
  • bijoux
  • sous AL > à vif
  • Coagulasem T100 : ++ mais ne se fait plus !
  • verrues :
    • avant curettage (section couche cornée plantaire, « soufflage ») et après curettage (saignement)
    • attention aux cicatrices (ongles, plante du pied), aux récidives…
    • angiome stellaire : après information, 1 seul essai !
    • fibromes pédiculés : fulguration, section du pédicule

EXCISION à l’aiguille

  • bleue
  • douleur, saignement, inflammation postopératoire
  • kyste sébacé, minium

BIOPSIE ET EXCISON-SUTURE D’UNE LESION

  • Sous AL après EMLA et prémédication
  • Sous AG selon l’importance du geste, le contexte
  • Geste programmé
  • Cicatrice : information++
  • Biopsie : pas trop vite pour les éruptions !

STERILISATION :

  • Autoclave
  • A froid : Steranios
  • Usage unique : curettes, pinces, kits jetables

INDICATIONS : cf tableau

COTATIONS CCAM : cf tableau

ASSURANCE : à vérifier

AUTRES TECHNIQUES plus spécialisées :

  • Chirurgie dermatologique
  • Laser
  • Cryochirurgie
  • Photothérapie dynamique
  • Injection de toxine botulique pour l’hyperidrose
  • Dermoscopie, vidéomicroscopie, microscopie confocale…

Quelques lésions cutanées et options de techniques

 

technique

résultat

alternative

dépister…

verrues

cryo, curettage-ECT

inconstant

kératolytiques, abstention exostose sous-unguéale radio
molluscum contagiosum

cryo, curettage

bon, récidive

abstention, Molutrex
condylome

cryo, électrosection, fulguration, laser

bon, récidive

Aldara, Condyline, syphilis séro-logies
Kératose séborrhéique

cryo

bon, récidive

abstention lésion mélanocytaire dermo-scopie
Kératose actinique

cryo, curettage-ECT

inconstant

Aldara, Efudix infiltration (carcinome épidermoïde) biopsie
Lentigos

bon

photoprotection lésion mélanocytaire (naevus, mélanome (de Dubreuilh) dermo-scopie
Grains de milium, microkystes

excision à l’aiguille

bon

Trétinoïne angiofibrome (STB), Tricho-épithéiliomes
fibromes pédiculés

électrosection, fulguration

bon

abstention
Botriomycome

curettage-ECT

bon

mélanome achromique ana-path
Naevus

excision-suture

abstention mélanome ana-path
Kyste sébacé

excision-suture

abstention carcinome sébacé ana-path
Lipome

excision-suture

cicatrice

abstention liposarcome ana-path
Ongle incarné

désonglage latéral, ECT ou phénolisation matricielle

récidive

résection unguéo-matricielle profonde  maladie de Bowen (carcinome épidermoïde), mélanome ana-path

 

QUELQUES COTATIONS CCAM Code

Tarif

Biopsie dermoépidermique, par abord direct

QZHA001

19,99   

Séance de destruction thermique ou chimique de lésion cutanée superficielle (lcs) =
électrocoagulation       1 à 5 lcs

QZNP013

22,10

électrocoagulation       6 lcs ou plus

QZNP025

27,06

cryothérapie de contact   en dehors du visage 1 à 10 lcs

QZNP004

21,28

cryothérapie de contact  en dehors du visage 11 à 50 lcs

QZNP012

25,41

cryothérapie de contact en dehors du visage 51 lcs ou +

QZNP005

30,36

cryothérapie de contact   visage  1 à 10 lcs

QANP007

28,80   

cryothérapie de contact   visage  11 lcs ou plus

QANP005

32,33

Exérèse de lésion superficielle de la peau et du tissu cellulaire souscutané
Exérèse tangentielle de     1 à 5 lésions cutanées

QZFA028

25,00

Exérèse tangentielle de     6 lésions cutanées ou plus

QZFA021

28,30

 

Exérèse tangentielle de 1 à 20 molluscum contagiosum

QZFA010

21,69

Exérèse tangentielle de 21 molluscum contagiosum ou +

QZFA015

29,13

Exérèse  par curetage      de 1 à 5 lésions cutanées

QZFA013

23,03

Exérèse  par curetage      de 6 lésions cutanées ou plus

QZFA022

28,81

Exérèse de lésion superficielle de la peau par excision d’une zone cutanée =

 

de moins de 5 cm²      une zone cutanée

QZFA036

28,80

                                       Supplément

FSD

40,00

total

68,80
de moins de 5 cm²      2 à 5 zones cutanées

QZFA031

36,87

                                       Supplément

FSD

40,00

total

76,87
de moins de 5 cm²      6 zones cutanées ou plus

QZFA003

42,93

                                       Supplément

FSD

40,00

total

82,93
Exérèse d’une lésion souscutanée susfaciale =

 

de moins de 3 cm de grand axe             une lésion

QZFA002

39,45

                                       Supplément

FSD

40,00

total

79,45
de moins de 3 cm de grand axe             2 à 5 lésions

QZFA001

53,22

                                       Supplément

FSD

40,00

 

ONGLES

 

Évacuation d’un hématome infra-unguéal, par voie transunguéale

QZJB001

10,62

Couverture du lit de l’ongle par reposition de la tablette ou pose de prothèse provisoire

QZMP001

62,70   

Exérèse partielle ou totale de la tablette d’un ongle

QZFA020

35,92

Exérèse partielle de l’appareil unguéal

QZFA039

29,34

 

GLANDES SUDORIPARES ET SEBACEES

 

Évacuation de kystes acnéiques et/ou de comédons, par micro-incisions

QZJB004

 

Évacuation de collection de la peau et des tissus mous

 

collection superficielle et/ou profonde de la peau et des tissus mous, par voie transcutanée sans guidage

QZJB002

23,59

collection superficielle de la peau, par abord direct

QZJA009

26,60

collection profonde de la peau et des tissus mous, par abord direct

QZJA011

45,11

 

Mise à plat de lésion infectieuse du cuir chevelu

QAPA002

70,33

Ablation de corps étranger

 

  superficiel de la peau

 

un seul, en dehors du visage et des mains

QZGA004

30,99

un seul, du visage ou des mains

QAGA003

40,72

plusieurs, en dehors du visage et des mains

QZGA007

52,23

plusieurs, de la peau du visage et/ou des mains

QAGA002

63,75

profond des tissus mous

 

un seul, en dehors du visage et des mains

QZGA003

52,51

un seul, du visage ou des mains

QAGA004

64,44

profonds de la peau et des tissus mous

 

plusieurs, en dehors du visage et des mains

QZGA006

75,27

plusieurs, du visage et/ou des mains

QAGA001

88,43

 

GESTES PRATIQUES EN DERMATOLOGIE

GESTES PRATIQUES EN DERMATOLOGIE

Ce qu’on peut enlever, ce qu’on peut brûler, ce qu’on peut dépister

Docteur Thierry WIART

 

La pratique des gestes techniques en dermatologie requière des moyens simples et une formation qui permettent de les mettre en œuvre après un diagnostic le plus souvent clinique et en gérant au mieux l’environnement et le risque cicatriciel.

INTRODUCTION:

  • Motif de consultation fréquent
  • Diagnostic clinique préalable (dépister carcinome ou mélanome)

AVANT L’INTERVENTION :

  • information du patient concernant le diagnostic et les possibilités de traitement avec avantages et inconvénients (douleur, suites opératoires). Lésion bénigne => c’est le patient qui décide sans suggestion.
  • ATCD du patient : anticoagulants ? PACE MAKER ? ATCD de malaise vagal ?
  • réalisation « sur le champ » si certitude d’absence de cicatrice (sauf botriomycome ?) ou programmation
  • meilleure gestion du temps (ne pas vouloir tout faire d’emblée)
  • possibilité d’une prémédication
  • temps d’information : mieux gérer les suites du geste et le risque cicatriciel
  • distinguer le geste de la consultation pour le plan médico-légal et pour la cotation (cumul impossible avec consultation)
  • anxiété doublée et potentialisée
  • demande des parents qui ne vont pas subir le geste eux-mêmes
  • ne pas tromper l’enfant sur la douleur
  • éviter la force ou la « violence médicalisée »: savoir renoncer au geste
  • présence des parents ou pas ?
  • L’enfant et le(s) parent(s) :
  • attention aux cicatrices
  • matériel réanimation
  • ne pas être seul… ?
  • si on en fait, en faire souvent…

ANESTHESIE :

  • locale de contact : cryofluorane, EMLA, chlohydrate de buprocaïne
  • locale (AL) intradermique ou sous-cutanée : XYLOCAÏNE (avec EMLA)
  • rarement (enfant): neuroleptanalgésie, anesthésie général

PREMEDICATION :

  • psychologique, verbale : info préalable, contact avant le geste
  • médicamenteuse : EMLA, sédatifs (ATARAX) si ATCD de malaise vagal, antalgiques
  • protoxyde d’N : CALINOX (efficace, temps d’utilisation, coût)

CURETAGE :

  • molluscum contagiosum
  • curette : pleines, fenêtrées, stérilisées, usage unique
  • sous EMLA voire AL, voire prémédication
  • attention aux cicatrices (visage)
  • éviter les zones sensibles (visage, paupières, zones génitales)
  • ne pas passer en force…

CRYOTHERAPIE :

  • Azote, récipient isotherme (Nord Azote) à nettoyer
  • Coton-tige, tige avec coton, canister ou cupule de prélèvement (usage unique)
  • Douleur + à +++
  • temps d’application : pas trop « fort »…
  • jours suivants (douleur, phlyctène, croute)
  • risque cicatriciel (dyschromie sur peau pigmentée, indice UV élevé, matrice unguéale)
  • molluscum, verrues : résultat inconstant
  • kératoses séborrhéiques, kératoses actiniques, lentigos actiniques, fibromes en pastille ou molluscum
  • cryochirurgie…

ELECTROCOAGULATION (ECT) :

  • principe : courant alternatif de haute fréquence ;
  • section ou coagulation
  • épilation (« douce ») ou normale « forcée »
  • monopolaire : plaque ou poignée contact neutre
  • bipolaire si pace maker (contrôle postopératoire)
  • pointes jetables ou autoclave
  • bijoux
  • sous AL > à vif
  • Coagulasem T100 : ++ mais ne se fait plus !
  • verrues :
    • avant curettage (section couche cornée plantaire, « soufflage ») et après curettage (saignement)
    • attention aux cicatrices (ongles, plante du pied), aux récidives…
    • angiome stellaire : après information, 1 seul essai !
    • fibromes pédiculés : fulguration, section du pédicule

EXCISION à l’aiguille

  • bleue
  • douleur, saignement, inflammation postopératoire
  • kyste sébacé, minium

BIOPSIE ET EXCISON-SUTURE D’UNE LESION

  • Sous AL après EMLA et prémédication
  • Sous AG selon l’importance du geste, le contexte
  • Geste programmé
  • Cicatrice : information++
  • Biopsie : pas trop vite pour les éruptions !

STERILISATION :

  • Autoclave
  • A froid : Steranios
  • Usage unique : curettes, pinces, kits jetables

INDICATIONS : cf tableau

COTATIONS CCAM : cf tableau

ASSURANCE : à vérifier

AUTRES TECHNIQUES plus spécialisées :

  • Chirurgie dermatologique
  • Laser
  • Cryochirurgie
  • Photothérapie dynamique
  • Injection de toxine botulique pour l’hyperidrose
  • Dermoscopie, vidéomicroscopie, microscopie confocale…

Quelques lésions cutanées et options de techniques

 

technique

résultat

alternative

dépister…

verrues

cryo, curettage-ECT

inconstant

kératolytiques, abstention exostose sous-unguéale radio
molluscum contagiosum

cryo, curettage

bon, récidive

abstention, Molutrex
condylome

cryo, électrosection, fulguration, laser

bon, récidive

Aldara, Condyline, syphilis séro-logies
Kératose séborrhéique

cryo

bon, récidive

abstention lésion mélanocytaire dermo-scopie
Kératose actinique

cryo, curettage-ECT

inconstant

Aldara, Efudix infiltration (carcinome épidermoïde) biopsie
Lentigos

bon

photoprotection lésion mélanocytaire (naevus, mélanome (de Dubreuilh) dermo-scopie
Grains de milium, microkystes

excision à l’aiguille

bon

Trétinoïne angiofibrome (STB), Tricho-épithéiliomes
fibromes pédiculés

électrosection, fulguration

bon

abstention
Botriomycome

curettage-ECT

bon

mélanome achromique ana-path
Naevus

excision-suture

abstention mélanome ana-path
Kyste sébacé

excision-suture

abstention carcinome sébacé ana-path
Lipome

excision-suture

cicatrice

abstention liposarcome ana-path
Ongle incarné

désonglage latéral, ECT ou phénolisation matricielle

récidive

résection unguéo-matricielle profonde  maladie de Bowen (carcinome épidermoïde), mélanome ana-path

 

QUELQUES COTATIONS CCAM Code

Tarif

Biopsie dermoépidermique, par abord direct

QZHA001

19,99   

Séance de destruction thermique ou chimique de lésion cutanée superficielle (lcs) =
électrocoagulation       1 à 5 lcs

QZNP013

22,10

électrocoagulation       6 lcs ou plus

QZNP025

27,06

cryothérapie de contact   en dehors du visage 1 à 10 lcs

QZNP004

21,28

cryothérapie de contact  en dehors du visage 11 à 50 lcs

QZNP012

25,41

cryothérapie de contact en dehors du visage 51 lcs ou +

QZNP005

30,36

cryothérapie de contact   visage  1 à 10 lcs

QANP007

28,80   

cryothérapie de contact   visage  11 lcs ou plus

QANP005

32,33

Exérèse de lésion superficielle de la peau et du tissu cellulaire souscutané
Exérèse tangentielle de     1 à 5 lésions cutanées

QZFA028

25,00

Exérèse tangentielle de     6 lésions cutanées ou plus

QZFA021

28,30

 

Exérèse tangentielle de 1 à 20 molluscum contagiosum

QZFA010

21,69

Exérèse tangentielle de 21 molluscum contagiosum ou +

QZFA015

29,13

Exérèse  par curetage      de 1 à 5 lésions cutanées

QZFA013

23,03

Exérèse  par curetage      de 6 lésions cutanées ou plus

QZFA022

28,81

Exérèse de lésion superficielle de la peau par excision d’une zone cutanée =

 

de moins de 5 cm²      une zone cutanée

QZFA036

28,80

                                       Supplément

FSD

40,00

total

68,80
de moins de 5 cm²      2 à 5 zones cutanées

QZFA031

36,87

                                       Supplément

FSD

40,00

total

76,87
de moins de 5 cm²      6 zones cutanées ou plus

QZFA003

42,93

                                       Supplément

FSD

40,00

total

82,93
Exérèse d’une lésion souscutanée susfaciale =

 

de moins de 3 cm de grand axe             une lésion

QZFA002

39,45

                                       Supplément

FSD

40,00

total

79,45
de moins de 3 cm de grand axe             2 à 5 lésions

QZFA001

53,22

                                       Supplément

FSD

40,00

 

ONGLES

 

Évacuation d’un hématome infra-unguéal, par voie transunguéale

QZJB001

10,62

Couverture du lit de l’ongle par reposition de la tablette ou pose de prothèse provisoire

QZMP001

62,70   

Exérèse partielle ou totale de la tablette d’un ongle

QZFA020

35,92

Exérèse partielle de l’appareil unguéal

QZFA039

29,34

 

GLANDES SUDORIPARES ET SEBACEES

 

Évacuation de kystes acnéiques et/ou de comédons, par micro-incisions

QZJB004

 

Évacuation de collection de la peau et des tissus mous

 

collection superficielle et/ou profonde de la peau et des tissus mous, par voie transcutanée sans guidage

QZJB002

23,59

collection superficielle de la peau, par abord direct

QZJA009

26,60

collection profonde de la peau et des tissus mous, par abord direct

QZJA011

45,11

 

Mise à plat de lésion infectieuse du cuir chevelu

QAPA002

70,33

Ablation de corps étranger

 

  superficiel de la peau

 

un seul, en dehors du visage et des mains

QZGA004

30,99

un seul, du visage ou des mains

QAGA003

40,72

plusieurs, en dehors du visage et des mains

QZGA007

52,23

plusieurs, de la peau du visage et/ou des mains

QAGA002

63,75

profond des tissus mous

 

un seul, en dehors du visage et des mains

QZGA003

52,51

un seul, du visage ou des mains

QAGA004

64,44

profonds de la peau et des tissus mous

 

plusieurs, en dehors du visage et des mains

QZGA006

75,27

plusieurs, du visage et/ou des mains

QAGA001

88,43

 

CASSURE DE LA COURBE STATURO-PONDERALE : QUELLE ORIENTATION ?

CASSURE DE LA COURBE STATURO-PONDERALE : QUELLE ORIENTATION ?

Est-ce toujours anormal ?

 

Docteur Hubert YTHIER

 

Cassure staturo-pondérale ou hypotrophie : nutrition insuffisante avec retard de croissance « failure to thrive »

Chez le nourrisson et l’enfant, poids et taille ont une évolution très liée : on ne peut pas aborder séparément retard pondéral et retard statural.

 

1. Y-a-t-il un retard staturo-pondéral ?

 

Il faut se référer à des courbes de taille, poids et d’indice de corpulence : carnet de santé, dossier médical, courbes de Sempé, courbes OMS, courbes de Usher et Mac Lean.

Limite inférieure <- 2 DS ou < 3ème percentile/âge.

La prédisposition génétique et le contexte socio-familial sont des notions importantes à préciser avec les parents.

La taille cible parentale (TCP) donne des indications  sur la « normalité » de la croissance.

 

TCP (cm)= [taille père + taille mère +/- 13] /2

 

Un point ne suffit pas : définir la vitesse de croissance staturale et pondérale / normales.

 

1ère année + 25 cm                  2ème année  + 10 cm

Entre 4 ans et la puberté + 5 à 6 cm/an

 

Il faut rechercher des signes de dénutrition : clinique, Périmètre brachial/Périmètre crânien PB/PC entre 3 mois et 5 ans normal si > 0,3, Indice de masse corporelle IMC (Poids en kg/T2en m).

 

On doit connaître les variantes normales de la croissance staturo-pondérale :

  • L’enfant allaité (courbes OMS)
  • Les incidents d’allure banale interférant avec la prise de poids : diversification alimentaire de la première année, infections ORL répétées, début de la marche
  • Les petits mangeurs
  • L’accession au couloir de croissance familiale ou taille cible parentale (familiale) vers 3-4 ans (courbe)

Au total, 3 situations cliniques différentes : perte de poids isolée,  perte de poids associée à un ralentissement statural,  fléchissement statural isolé.

 

2. Quelles causes rechercher devant une hypotrophie staturo-pondérale ?

 

Cet enfant avait-il un retard de croissance intra-utérin RCIU?

D’aprèstable de Usher et MacLean

 

 

 

 

Age   gestationnel     Poids – 2 DS     Taille – 2 DS
26   semaines <   650 grammes <   31,6 cm
32   SA <   1280 grammes <   39 cm
36   SA <   1890 grammes <   43,8 cm
40   SA <   2560 grammes <   47,4 cm

 

Dans 80 % des RCIU, la croissance est normalisée après 4 ans,  mais situations particulières (syndrome d’alcoolisme fœtal, maladies chromosomiques) ; dans 20 % des cas, on pourra discuter un traitement par l’hormone de croissance après 4 ans.

Cet enfant a-t-il un retard statural avec une vitesse de croissance régulière ?

Cette situation fréquente fait d’abord évoquer une petite taille familiale ou constitutionnelle, ou une cause génétique (courbes spécifiques de maladie par ex Trisomie 21).

 

Cet enfant a-t-il un ralentissement statural prédominant, associé à un poids normal ou augmenté ?

Cette situation doit faire évoquer des affections endocriniennes peu fréquentes mais qui nécessitent des traitements spécifiques : hypothyroïdie (TSH et FT4-normes pour l’âge), déficit en hormone de croissance (pas de dosage de GH basale), rare syndrome de Cushing. L’âge osseux (poignet et main gauches) est souvent retardé/âge civil et statural.

Chez la fille, le diagnostic de Syndrome de Turner doit être systématiquement recherché (caryotype).

 

Cet enfant a-t-il un retard pondéral prédominant, associé à des signes de dénutrition ?

 

  • Soit il ne reçoit pas assez de nutriments, par régime inadapté ou erreurs alimentaires
  • Soit il n’utilise pas suffisamment les nutriments reçus (maldigestion, malabsorption)
  • Soit il a des besoins énergétiques augmentés (cœur, poumon, rein)
  • Soit il ne prend pas les aliments proposés (anorexie d’opposition, carence psychoaffective)

Cet enfant a-t-il un retard pondéral complété dans un2ème temps d’un ralentissement statural ?

Cette situation nécessite toujours des explorations étiologiques.

Les causes sont nombreuses mais on évoquera toujours les intolérances digestives = allergie aux protéines du lait de vache, intolérance au gluten, une maladie rénale (tubulopathie, insuffisance rénale), une infection chronique (ORL, urinaire, tuberculose, VIH..), une anémie chronique notamment.

Le bilan initial est limité : NFS, VS, CRP, ionogramme, créatinine, anticorps antitransglutaminase, bandelette urinaire et ECBU.

 

En conclusion

 

  • La surveillance de la croissance staturopondérale fait partie de l’examen systématique de tout enfant
  • Les valeurs doivent être notées sur le carnet de santé
  • Il faut évaluer la cinétique de la croissance… un chiffre ne suffit pas
  • Il faut évoquer une cause organique sans céder à l’excès d’examens complémentaires

 

 

 

 

Références 

 

Hypotrophie du nourrisson : quand et comment explorer ?  O. Mouterde  Pédiatrie pratique 2012 ; 242 :1-3

Le nourrisson qui ne mange pas M.-F. Le Heuzey Pédiatrie pratique 2012 ; 239 :1-4

Stagnation pondérale de la première année : quand explorer ? B. Dubern Réalités pédiatriques 2010 ; 153 : 61-63

L’enfant trop maigre C. Maurage Pédiatrie pratique 2008 ; 200 : 20

Courbes de croissance OMS http://www.who.int/childgrowth/standards/fr

Le guide d’utilisation des nouvelles courbes de croissance de l’OMS à l’intention des professionnels de santé http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2865942/

 

 

 

Docteur Hubert Ythier Pédiatrie-Enfants et adolescents Pavillon de Pédiatrie médicochirurgicale  Centre hospitalier de Roubaix hubert.ythier@ch-roubaix.fr

CASSURE DE LA COURBE STATURO-PONDERALE : QUELLE ORIENTATION ?

CASSURE DE LA COURBE STATURO-PONDERALE : QUELLE ORIENTATION ?

Est-ce toujours anormal ?

 

Docteur Hubert YTHIER

 

Cassure staturo-pondérale ou hypotrophie : nutrition insuffisante avec retard de croissance « failure to thrive »

Chez le nourrisson et l’enfant, poids et taille ont une évolution très liée : on ne peut pas aborder séparément retard pondéral et retard statural.

 

1. Y-a-t-il un retard staturo-pondéral ?

 

Il faut se référer à des courbes de taille, poids et d’indice de corpulence : carnet de santé, dossier médical, courbes de Sempé, courbes OMS, courbes de Usher et Mac Lean.

Limite inférieure <- 2 DS ou < 3ème percentile/âge.

La prédisposition génétique et le contexte socio-familial sont des notions importantes à préciser avec les parents.

La taille cible parentale (TCP) donne des indications  sur la « normalité » de la croissance.

 

TCP (cm)= [taille père + taille mère +/- 13] /2

 

Un point ne suffit pas : définir la vitesse de croissance staturale et pondérale / normales.

 

1ère année + 25 cm                  2ème année  + 10 cm

Entre 4 ans et la puberté + 5 à 6 cm/an

 

Il faut rechercher des signes de dénutrition : clinique, Périmètre brachial/Périmètre crânien PB/PC entre 3 mois et 5 ans normal si > 0,3, Indice de masse corporelle IMC (Poids en kg/T2en m).

 

On doit connaître les variantes normales de la croissance staturo-pondérale :

  • L’enfant allaité (courbes OMS)
  • Les incidents d’allure banale interférant avec la prise de poids : diversification alimentaire de la première année, infections ORL répétées, début de la marche
  • Les petits mangeurs
  • L’accession au couloir de croissance familiale ou taille cible parentale (familiale) vers 3-4 ans (courbe)

Au total, 3 situations cliniques différentes : perte de poids isolée,  perte de poids associée à un ralentissement statural,  fléchissement statural isolé.

 

2. Quelles causes rechercher devant une hypotrophie staturo-pondérale ?

 

Cet enfant avait-il un retard de croissance intra-utérin RCIU?

D’aprèstable de Usher et MacLean

 

 

 

 

Age   gestationnel     Poids – 2 DS     Taille – 2 DS
26   semaines <   650 grammes <   31,6 cm
32   SA <   1280 grammes <   39 cm
36   SA <   1890 grammes <   43,8 cm
40   SA <   2560 grammes <   47,4 cm

 

Dans 80 % des RCIU, la croissance est normalisée après 4 ans,  mais situations particulières (syndrome d’alcoolisme fœtal, maladies chromosomiques) ; dans 20 % des cas, on pourra discuter un traitement par l’hormone de croissance après 4 ans.

Cet enfant a-t-il un retard statural avec une vitesse de croissance régulière ?

Cette situation fréquente fait d’abord évoquer une petite taille familiale ou constitutionnelle, ou une cause génétique (courbes spécifiques de maladie par ex Trisomie 21).

 

Cet enfant a-t-il un ralentissement statural prédominant, associé à un poids normal ou augmenté ?

Cette situation doit faire évoquer des affections endocriniennes peu fréquentes mais qui nécessitent des traitements spécifiques : hypothyroïdie (TSH et FT4-normes pour l’âge), déficit en hormone de croissance (pas de dosage de GH basale), rare syndrome de Cushing. L’âge osseux (poignet et main gauches) est souvent retardé/âge civil et statural.

Chez la fille, le diagnostic de Syndrome de Turner doit être systématiquement recherché (caryotype).

 

Cet enfant a-t-il un retard pondéral prédominant, associé à des signes de dénutrition ?

 

  • Soit il ne reçoit pas assez de nutriments, par régime inadapté ou erreurs alimentaires
  • Soit il n’utilise pas suffisamment les nutriments reçus (maldigestion, malabsorption)
  • Soit il a des besoins énergétiques augmentés (cœur, poumon, rein)
  • Soit il ne prend pas les aliments proposés (anorexie d’opposition, carence psychoaffective)

Cet enfant a-t-il un retard pondéral complété dans un2ème temps d’un ralentissement statural ?

Cette situation nécessite toujours des explorations étiologiques.

Les causes sont nombreuses mais on évoquera toujours les intolérances digestives = allergie aux protéines du lait de vache, intolérance au gluten, une maladie rénale (tubulopathie, insuffisance rénale), une infection chronique (ORL, urinaire, tuberculose, VIH..), une anémie chronique notamment.

Le bilan initial est limité : NFS, VS, CRP, ionogramme, créatinine, anticorps antitransglutaminase, bandelette urinaire et ECBU.

 

En conclusion

 

  • La surveillance de la croissance staturopondérale fait partie de l’examen systématique de tout enfant
  • Les valeurs doivent être notées sur le carnet de santé
  • Il faut évaluer la cinétique de la croissance… un chiffre ne suffit pas
  • Il faut évoquer une cause organique sans céder à l’excès d’examens complémentaires

 

 

 

 

Références 

 

Hypotrophie du nourrisson : quand et comment explorer ?  O. Mouterde  Pédiatrie pratique 2012 ; 242 :1-3

Le nourrisson qui ne mange pas M.-F. Le Heuzey Pédiatrie pratique 2012 ; 239 :1-4

Stagnation pondérale de la première année : quand explorer ? B. Dubern Réalités pédiatriques 2010 ; 153 : 61-63

L’enfant trop maigre C. Maurage Pédiatrie pratique 2008 ; 200 : 20

Courbes de croissance OMS http://www.who.int/childgrowth/standards/fr

Le guide d’utilisation des nouvelles courbes de croissance de l’OMS à l’intention des professionnels de santé http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2865942/

 

 

 

Docteur Hubert Ythier Pédiatrie-Enfants et adolescents Pavillon de Pédiatrie médicochirurgicale  Centre hospitalier de Roubaix hubert.ythier@ch-roubaix.fr

ANEMIES… ET COMPAGNIE

ANEMIES… ET COMPAGNIE

Lecture et interprétation d’un hémogramme, orientations cliniques

Docteur Isabelle DERVITE

 

L’anémie reste le premier symptôme motivant un avis hématologique

Le diagnostic est affirmé sur l’hémogramme par un taux d’hémoglobine abaissé

  • <13g/dl homme
  • <12g/dl femme
  • <10,5g/dl femme enceinte

Quelle anémie est une urgence ?

  • Taux d’Hb<6g/dl et/ou associé à des facteurs de comorbidité (âge, ATCD cardio-vasculaire) et/ou d’installation rapide donc tous les cas où l’anémie est cliniquement mal tolérée; l’urgence n’est pas forcément « hématologique »mais nécessite une prise charge rapide en hospitalisation
  • Quand demander un avis hématologique ?

En cas de signes cliniques de gravité associés au syndrome anémique comme un syndrome hémorragique …

Après analyse de l’hémogramme et réalisation d’un un bilan de débrouillage parfois succinct mais orienté

Une lecture rapide mais soigneuse de l’hémogramme permet de débuter l’enquête étiologique même en cas d’urgence

  • VGM : Microcytose ou non
  • Anomalies des autres lignées: autres cytopénies ?
  • Formule leucocytaire : rechercher les anomalies en valeur absolue
  • Présence de cellules anormales circulantes nécessitant un frottis examiné au microscope: si immatures (blastes): prise en charge hématologique en urgence
  • Anomalie des hématies sur le frottis: hypochromie, schizocytes, sphérocytes …

I L’hémogramme permet d’orienter cette enquête étiologique notamment par le VGM :

A Anémies microcytaires VGM<82 et/ ou hypochrome CCMH<31%

  • rechercher une carence martiale: fer sérique +CTF+CS (Transferrine) et CTF+/- Ferritine  (réserves)
  • rechercher un syndrome inflammatoire : CRP  +/-VS
  • si suspicion d’anémie mixte : doser le Récepteur soluble de la transferrine(RsTrf) élevé si carence martiale
  • si pas de carence martiale ni inflammation: avis hématologique

-        Electrophorèse de Hémoglobine: Hémoglobinopathie ( thalassémie hétérozygote)

-        Si pas d’anomalie : Myélogramme +coloration de Perls: Anémie réfractaire sidéroblastique

 

La carence martiale reste la 1ère cause d’anémie                              

  • Bilan étiologique+++

Très rarement : carence d’apport en dehors des cas particuliers: grossesse et nouveau-né

Recherche d’hémorragies chroniques

-gynécologiques chez la femme méno-métrorragies

-Digestives: hémorragies digestives distillantes : FOGD, coloscopie puis vidéocapsule

Répéter les examens si récidive

  • traitement martial per os pour une durée+++ de 4 à 6 mois

Importance de l’observance

En cas de mauvaise tolérance digestive, prise en dehors des repas, ou faibles doses (ou IV)

  • l’anémie par carence martiale peut être sévère, mais nécessite rarement des transfusions car installation progressive donc bien tolérée

B Anémies normocytaires ou macrocytaires: orientation étiologique par le dosage des réticulocytes

-réticulocytes>150.000/mm3: anémie régénérative périphérique

-réticulocytes<150.000/mm3: anémie arégénérative centrale

Cf. annexe 1

II Les anémies vraiment ou potentiellement urgentes car mettant en jeu le pronostic vital

sont les anémies régénératives sévères qui doivent faire

  • écarter une hémorragie aigüe : rechercher saignement +/-évident
  • rechercher hémolyse aigüe

-ictère ++, splénomégalie, hémoglobinurie

-élévation bilirubine libre, haptoglobine effondrée, LDH élevées

-si hémolyse confirmée, avis spécialisé pour orientation étiologique :

Interrogatoire : hémolyse familiale, valve cardiaque, voyage pays tropicaux (palu)

Schizocytes (micro angiopathie thrombotique(MAT), hémolyse sur valve)

Test de Coombs direct (AHAI)

  • régénération médullaire : anémie centrale en phase de réparation (post chimio post traitement d’une carence) ce n’est pas une urgence
  • de même les anémies hémolytiques chroniques ne sont pas des urgences mais nécessitent un bilan hématologique spécialisé

Cf. annexe 2

III Quelques pièges de l’hémogramme par problèmes techniques,  physiologiques ou pathologiques

  • Fausse anémie par hémodilution: hyper protidémie (pic monoclonal majeur), grossesse…
  • Fausse thrombopénie par agglutination sur EDTA
  • Pseudo-neutropénie par trouble de répartition
  • Fausse macrocytose par agglutinines froides

IV Finalement les anémies arégénératives conduisent au même bilan étiologique qu’elles soient macrocytaires ou normocytaires. Elles nécessitent rarement une prise en charge en urgence ni la réalisation d’un myélogramme systématique.

A Eliminer causes parfois évidentes d’anémie centrale

  • Insuffisance rénale
  • Alcoolisme
  • Syndrome inflammatoire
  • cirrhose
  • Hypothyroïdie

B les carences vitaminiques en Folates ou B12 entraînent typiquement une anémie macrocytaire

  • Défaut de synthèse de l’ADN
  • Anémie parfois franchement macrocytaire VGM>110
  • Cytopénies assez fréquemment associées, pancytopénie parfois sévère incitant à la réalisation d’un myélogramme qui retrouve une mégaloblastose (caractéristique)
  • Etiologies: Manque d’apports (Folates>B12), Malabsorption (B12>Folates), Augmentation des besoins (grossesse), causes iatrogènes (anti-foliques)
  • Bilan et prise en charge gastro-entérologique (B12>Folates)
  • Une carence peut en cacher une autre: rechercher une carence martiale, inversement rechercher carence en vitamines B12 et folates même si l’anémie est normocytaire

C si le bilan initial est négatif: myélogramme à la recherche d’une hémopathie

  • Syndromes myélodysplasiques ou anémies réfractaires: anomalie qualitative de la MO
  • Hémopathies malignes avec envahissement médullaire : Myélome, LAM, hémopathies lymphoïdes (Lymphomes, LLC)
  • Envahissement médullaire métastatique
  • Myélogramme pauvre nécessitant la réalisation d’une BOM: aplasie, myélofibrose
  • Cas particulier: érythroblastopénie

V Anémie du sujet âgé : un exemple d’anémie (potentiellement) multifactorielle

Fréquence des anémies chez le sujet âgé : prévalence de 20% >85 ans

Facteur de risque indépendant de mortalité et morbidité

Bilan de débrouillage à réaliser

  • Fréquence des carences associées: bilan martial, folates, B12
  • Syndrome inflammatoire : CRP
  • Insuffisance rénale chronique : créatininémie ; diminution de sécrétion EPO dès que clairance<40-50ml/mn
  • Réticulocytes (+/- bilan d’hémolyse :bilirubine libre, haptoglobine, LDH, Coombs)
  • Hypothyroïdie : TSH

Si le bilan est normal :

  • Electrophorèse des protéines sériques (myélome)

Avis hématologique et myélogramme si bilan normal ou si correction insuffisante du taux d’hémoglobine malgré traitement (un train peut en cacher un autre)

  • Myélogramme +coloration de Perls +caryotype:

Forte prévalence des syndromes myélodysplasiques chez le sujet âgé

Les syndromes myélodysplasiques ou anémies réfractaires

  • anémie révélatrice dans 80% des cas, associée à d’autres cytopénies dans 30% des cas
  • le myélogramme retrouve une MO riche, des anomalies morphologiques (dysmyélopoïèse) et  la présence ou non d’un excès de blastes (5 à 20%)
  • anomalie du caryotype médullaire dans 50% cas
  • IPSS : l’Index pronostique international est calculé selon :% excès de blastes, nombre de cytopénies et anomalies cytogénétiques
  • traitements symptomatiques: EPO, transfusions, ATB, chélateur fer
  • Chimiothérapie par agent hypométhylant si score pronostique IPSS défavorable

 

Ci-après 2 organigrammes

Annexe1 : diagnostic d’une anémie arégénérative macrocytaire ou normocytaire

anemie-1

Annexe 2 : étiologies des hémolyses pathologiques

anemie-2

REFERENCES

  1. Herbaux C. Hématologie Ed. Vernazobres-Grego 2011
  2. Site de la Société Française d’Hématologie(SFH)
  3. Jardin F, Buchonnet G. L’anémie, un symptôme biologique en situation clinique.2012.Réalisation pixelsquare

ANEMIES… ET COMPAGNIE

ANEMIES… ET COMPAGNIE

Lecture et interprétation d’un hémogramme, orientations cliniques

Docteur Isabelle DERVITE

 

L’anémie reste le premier symptôme motivant un avis hématologique

Le diagnostic est affirmé sur l’hémogramme par un taux d’hémoglobine abaissé

  • <13g/dl homme
  • <12g/dl femme
  • <10,5g/dl femme enceinte

Quelle anémie est une urgence ?

  • Taux d’Hb<6g/dl et/ou associé à des facteurs de comorbidité (âge, ATCD cardio-vasculaire) et/ou d’installation rapide donc tous les cas où l’anémie est cliniquement mal tolérée; l’urgence n’est pas forcément « hématologique »mais nécessite une prise charge rapide en hospitalisation
  • Quand demander un avis hématologique ?

En cas de signes cliniques de gravité associés au syndrome anémique comme un syndrome hémorragique …

Après analyse de l’hémogramme et réalisation d’un un bilan de débrouillage parfois succinct mais orienté

Une lecture rapide mais soigneuse de l’hémogramme permet de débuter l’enquête étiologique même en cas d’urgence

  • VGM : Microcytose ou non
  • Anomalies des autres lignées: autres cytopénies ?
  • Formule leucocytaire : rechercher les anomalies en valeur absolue
  • Présence de cellules anormales circulantes nécessitant un frottis examiné au microscope: si immatures (blastes): prise en charge hématologique en urgence
  • Anomalie des hématies sur le frottis: hypochromie, schizocytes, sphérocytes …

I L’hémogramme permet d’orienter cette enquête étiologique notamment par le VGM :

A Anémies microcytaires VGM<82 et/ ou hypochrome CCMH<31%

  • rechercher une carence martiale: fer sérique +CTF+CS (Transferrine) et CTF+/- Ferritine  (réserves)
  • rechercher un syndrome inflammatoire : CRP  +/-VS
  • si suspicion d’anémie mixte : doser le Récepteur soluble de la transferrine(RsTrf) élevé si carence martiale
  • si pas de carence martiale ni inflammation: avis hématologique

-        Electrophorèse de Hémoglobine: Hémoglobinopathie ( thalassémie hétérozygote)

-        Si pas d’anomalie : Myélogramme +coloration de Perls: Anémie réfractaire sidéroblastique

 

La carence martiale reste la 1ère cause d’anémie                              

  • Bilan étiologique+++

Très rarement : carence d’apport en dehors des cas particuliers: grossesse et nouveau-né

Recherche d’hémorragies chroniques

-gynécologiques chez la femme méno-métrorragies

-Digestives: hémorragies digestives distillantes : FOGD, coloscopie puis vidéocapsule

Répéter les examens si récidive

  • traitement martial per os pour une durée+++ de 4 à 6 mois

Importance de l’observance

En cas de mauvaise tolérance digestive, prise en dehors des repas, ou faibles doses (ou IV)

  • l’anémie par carence martiale peut être sévère, mais nécessite rarement des transfusions car installation progressive donc bien tolérée

B Anémies normocytaires ou macrocytaires: orientation étiologique par le dosage des réticulocytes

-réticulocytes>150.000/mm3: anémie régénérative périphérique

-réticulocytes<150.000/mm3: anémie arégénérative centrale

Cf. annexe 1

II Les anémies vraiment ou potentiellement urgentes car mettant en jeu le pronostic vital

sont les anémies régénératives sévères qui doivent faire

  • écarter une hémorragie aigüe : rechercher saignement +/-évident
  • rechercher hémolyse aigüe

-ictère ++, splénomégalie, hémoglobinurie

-élévation bilirubine libre, haptoglobine effondrée, LDH élevées

-si hémolyse confirmée, avis spécialisé pour orientation étiologique :

Interrogatoire : hémolyse familiale, valve cardiaque, voyage pays tropicaux (palu)

Schizocytes (micro angiopathie thrombotique(MAT), hémolyse sur valve)

Test de Coombs direct (AHAI)

  • régénération médullaire : anémie centrale en phase de réparation (post chimio post traitement d’une carence) ce n’est pas une urgence
  • de même les anémies hémolytiques chroniques ne sont pas des urgences mais nécessitent un bilan hématologique spécialisé

Cf. annexe 2

III Quelques pièges de l’hémogramme par problèmes techniques,  physiologiques ou pathologiques

  • Fausse anémie par hémodilution: hyper protidémie (pic monoclonal majeur), grossesse…
  • Fausse thrombopénie par agglutination sur EDTA
  • Pseudo-neutropénie par trouble de répartition
  • Fausse macrocytose par agglutinines froides

IV Finalement les anémies arégénératives conduisent au même bilan étiologique qu’elles soient macrocytaires ou normocytaires. Elles nécessitent rarement une prise en charge en urgence ni la réalisation d’un myélogramme systématique.

A Eliminer causes parfois évidentes d’anémie centrale

  • Insuffisance rénale
  • Alcoolisme
  • Syndrome inflammatoire
  • cirrhose
  • Hypothyroïdie

B les carences vitaminiques en Folates ou B12 entraînent typiquement une anémie macrocytaire

  • Défaut de synthèse de l’ADN
  • Anémie parfois franchement macrocytaire VGM>110
  • Cytopénies assez fréquemment associées, pancytopénie parfois sévère incitant à la réalisation d’un myélogramme qui retrouve une mégaloblastose (caractéristique)
  • Etiologies: Manque d’apports (Folates>B12), Malabsorption (B12>Folates), Augmentation des besoins (grossesse), causes iatrogènes (anti-foliques)
  • Bilan et prise en charge gastro-entérologique (B12>Folates)
  • Une carence peut en cacher une autre: rechercher une carence martiale, inversement rechercher carence en vitamines B12 et folates même si l’anémie est normocytaire

C si le bilan initial est négatif: myélogramme à la recherche d’une hémopathie

  • Syndromes myélodysplasiques ou anémies réfractaires: anomalie qualitative de la MO
  • Hémopathies malignes avec envahissement médullaire : Myélome, LAM, hémopathies lymphoïdes (Lymphomes, LLC)
  • Envahissement médullaire métastatique
  • Myélogramme pauvre nécessitant la réalisation d’une BOM: aplasie, myélofibrose
  • Cas particulier: érythroblastopénie

V Anémie du sujet âgé : un exemple d’anémie (potentiellement) multifactorielle

Fréquence des anémies chez le sujet âgé : prévalence de 20% >85 ans

Facteur de risque indépendant de mortalité et morbidité

Bilan de débrouillage à réaliser

  • Fréquence des carences associées: bilan martial, folates, B12
  • Syndrome inflammatoire : CRP
  • Insuffisance rénale chronique : créatininémie ; diminution de sécrétion EPO dès que clairance<40-50ml/mn
  • Réticulocytes (+/- bilan d’hémolyse :bilirubine libre, haptoglobine, LDH, Coombs)
  • Hypothyroïdie : TSH

Si le bilan est normal :

  • Electrophorèse des protéines sériques (myélome)

Avis hématologique et myélogramme si bilan normal ou si correction insuffisante du taux d’hémoglobine malgré traitement (un train peut en cacher un autre)

  • Myélogramme +coloration de Perls +caryotype:

Forte prévalence des syndromes myélodysplasiques chez le sujet âgé

Les syndromes myélodysplasiques ou anémies réfractaires

  • anémie révélatrice dans 80% des cas, associée à d’autres cytopénies dans 30% des cas
  • le myélogramme retrouve une MO riche, des anomalies morphologiques (dysmyélopoïèse) et  la présence ou non d’un excès de blastes (5 à 20%)
  • anomalie du caryotype médullaire dans 50% cas
  • IPSS : l’Index pronostique international est calculé selon :% excès de blastes, nombre de cytopénies et anomalies cytogénétiques
  • traitements symptomatiques: EPO, transfusions, ATB, chélateur fer
  • Chimiothérapie par agent hypométhylant si score pronostique IPSS défavorable

 

Ci-après 2 organigrammes

Annexe1 : diagnostic d’une anémie arégénérative macrocytaire ou normocytaire

anemie-1

Annexe 2 : étiologies des hémolyses pathologiques

anemie-2

REFERENCES

  1. Herbaux C. Hématologie Ed. Vernazobres-Grego 2011
  2. Site de la Société Française d’Hématologie(SFH)
  3. Jardin F, Buchonnet G. L’anémie, un symptôme biologique en situation clinique.2012.Réalisation pixelsquare

LES NODULES THYROIDIENS

LES NODULES THYROIDIENS

Qui sont ils, commente les explorer, indications chirurgicales.

 

Professeur Jean-Louis WEMEAU

 

 

La nodulation constitue d’abord un remaniement physiologique lié au vieillissement de la thyroïde. Environ 5 % des nodules cliniquement ou échographiquement découverts sont des cancers. La reconnaissance de tous les cancers n’apparaît pas pour une nécessité car beaucoup d’entre eux (micro-cancers de moins de 1 cm de diamètre) ne déterminent aucune morbidité. Enfin 10 % des nodules sont fonctionnels, captent les isotopes, et sont à risque de déterminer une hyperthyroïdie.

 

L’évaluation clinique est essentielle : il est de règle de se méfier des nodules durs, irréguliers, rapidement évolutifs, compressifs. Les nodules sont plus suspects lorsqu’ils apparaissent chez l’homme, chez l’enfant et chez le sujet âgé, après irradiation externe ou dans certaines maladies générales.

 

La TSH constitue l’examen à réaliser en premier lors de l’évaluation de tout nodule thyroïdien. Une valeur accrue fait suspecter une thyroïdite auto-immune et conduit alors seulement à la mesure des anticorps antithyropéroxydase. Une valeur basse suggère un nodule hyperfonctionnel, ce qu’authentifie l’examen scintigraphique. La calcitonine est indispensable pour tout nodule suspect et avant chirurgie. La thyroglobuline circulante ne constitue pas un marqueur diagnostique des cancers thyroïdiens localisés.

 

L’échographie couplée à l’évaluation des flux vasculaires au Doppler apporte des précisions pronostiques importantes sur le nodule et l’éventuelle dystrophie nodulaire du reste du parenchyme. Elle évalue les aires ganglionnaires. Elle est maintenant fréquemment couplée à l’élastométrie qui quantifie la dureté du nodule. Elle guide le choix des nodules qui doivent bénéficier de la ponction écho-guidée pour l’étude cytologique.

 

La cyto-ponction est contre-indiquée seulement sous anticoagulants et en cas de troubles de l’hémostase. Ses résultats sont maintenant communément présentés en six classes dites de BETHESDA qui apportent des précisions pronostiques quantifiées :

- classe 1 : cytologie ininterprétable

- classe 2 : bénin (3 % de cancers)

- classe 3 : lésion vésiculaire (5 à 15 % de cancers)

- classe 4 : tumeur folliculaire ou oncocytaire (15 à 30 % de cancers)

- classe 5 : suspect de malignité (60 à 75 % de cancers)

- classe 6 : malin (97 % de cancers)

 

Eventuellement la détection du gène BRAF aide à la reconnaissance des cancers papillaires. Cependant 15 à 30 % des cytologies restent indéterminées (classes 3,4 et 5). On voit venir avec intérêt l’avènement de tests diagnostiques appréciant l’expression de gènes permettant une meilleure distinction entre adénome et carcinome vésiculaires, avec une sensibilité de plus de 90 %.

 

Dans l’immédiat, seulement dans certaines situations ambiguës se justifient encore des scintigraphies au Technétium ou à l’Iode 123, puisque 10 % des nodules sont captants, en faveur de leur bonne différenciation. Elles peuvent être couplées à la scintigraphie au MIBI, électivement capté par les cellules en division.

 

Sont à opérer les nodules qui paraissent suspects de malignité cliniquement, échographiquement, cytologiquement, ou en raison de leur évolution (notamment d’un accroissement supérieur à 20 % par an). Dans les autres situations peut se discuter la surveillance progressivement espacée. Chez les sujets jeunes, l’hormonothérapie thyroïdienne à visée frénatrice peut être proposée, surtout dans les familles à risque pour prévenir l’évolution vers la constitution des goitres plurinodulaires.

 

 

 

Référence :

Recommandations de la Société Française d’Endocrinologie pour la prise en charge des nodules thyroïdiens. Jl Wémeau et al. Presse Med. 2011, 40 : 793-826